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Rodez, Musée Soulages : Exposition Geneviève Asse. « Le bleu prend tout ce qui passe ». Du 25 janvier au 18 mai 2025

Geneviève Asse commence à peindre des œuvres très sobres, des natures mortes ascétiques, comme des sortes de Bodegones, des compositions comme Giorgio Morandi ou Luis Fernàndez les peignirent, sobres et découpées.


Geneviève Asse © DR
Geneviève Asse © DR
Progressivement, elle domine une abstraction pure, avec des associations d’aplats rectangulaires plus ou moins vifs, allongés. Depuis les années 1970, Geneviève Asse peint en bleu. Sa palette va du bleu clair au bleu profond, c’est sa marque poétique et sa technique. Ce bleu n’est pas monochrome au sens strict, mais exprime la passion, l’empathie avec la mer et le ciel, avec l’infini. Le bleu sans cesse gagnera du terrain : « Le bleu prend tout ce qui passe » affirmera-t-elle. La lumière, fractionnée, diffusée, naissante… est la grande affaire de Geneviève Asse. C’est une lumière immanente, une sorte de paysage grand ouvert, horizontal. Le souvenir des toiles intitulées Fenêtres le rend vertical. Asse a fait des vitraux à Lamballe ; elle a conçu des pièces de porcelaine pour la Manufacture de Sèvres. Cela la rapproche de Soulages aimant varier les techniques et les expériences.

Bio

Geneviève Asse, 1992, 180 x 180 cm © catalogue raisonné Asse / Laurentin
Geneviève Asse, 1992, 180 x 180 cm © catalogue raisonné Asse / Laurentin
Née le 24 janvier 1923 à Vannes, Geneviève Anne Marie Bodin prend le pseudonyme de Geneviève Asse pour son itinéraire d’artiste peintre et de graveuse. Toujours elle chérira la Bretagne, partageant ses activités de peintre dans ses ateliers de l’Ile aux Moines et de l’Ile Saint-Louis (à Paris).

De 1940 à 1942, Parisienne, elle se forme auprès du Groupe l’Échelle, avant de se donner corps et âme dans la Résistance auprès de son frère jumeau. Elle s’engage comme ambulancière et participe à la libération du camp de Theresienstadt.

Sa première exposition collective, « Étape » remonte à 1946 à la galerie Visconti ; elle obtient sa première exposition personnelle en 1954 à la galerie Michel Warren toujours à Paris. Geneviève Asse exposera ensuite régulièrement au Salon des Réalités Nouvelles dont le contenu penche clairement dans l’abstraction géométrique (la fortune critique oppose alors bruyamment les abstraits chauds, autour de l’héritage de Kandinsky, et les abstraits froids autour de celui de Mondrian, autour du Salon des Réalités Nouvelles).

On ne compte plus les expositions temporaires de Geneviève Asse, la dernière remontant à 2020. Elle compte parmi les artistes majeurs de l’après-guerre, figure de peintre éprise de liberté, au-delà des chapelles abstraites. Elle a donné un ensemble significatif d’œuvres au Centre Pompidou et au musée de la Cohue à Vannes. L’artiste a beaucoup œuvré pour les livres de poètes avec la réalisation d’estampes : Michel Butor, Francis Ponge, Charles Juliet, Silvia Baron Supervielle…

Certains de ces auteurs étaient des proches de Soulages qui l’encouragea, la suivit dès les origines.

Geneviève Asse meurt le 11 août 2021 à Paris, à l’Institution nationale des Invalides. Ses obsèques bénéficient des honneurs militaires.

Info+

Musée Soulages
Jardin du Foirail
Avenue Victor Hugo
12000 Rodez

Pierre Aimar
Mis en ligne le Lundi 28 Octobre 2024 à 19:42 | Lu 64 fois

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