Saoû, Auberge des Dauphins : Benjamin Just « Forêt résiliente: Hommes, arbres, forêt ». 28 septembre au 3 novembre 2024

« À travers le protocole de prélèvement d’échantillons d’arbre dans un grand nombre de forêts françaises, je dessine une nouvelle forêt ou plus exactement, l’archétype de la Forêt Française. À chaque arbre une nouvelle rencontre, un nouveau fonctionnement, de nouvelles techniques sylvicoles et une prise de conscience. » Benjamin Just


Forêt résiliente est une installation de sculptures interactives portant un regard sur la déforestation mondiale à travers une représentation de la forêt française. Cette installation immersive est un monde à part entière.

L’œuvre se compose de 20 disques de bois disposés au sol sur de petits supports.
D’essences et de diamètres différents (frêne, hêtre, chêne, cèdre, érable, noyer, etc), chaque pièce de bois provient d’une parcelle différente de la forêt française. Elles sont collectées sur des coupes forestières et témoignent de la diversité sylvicole française. Les rondelles sont ensuite découpées minutieusement en suivant les cernes de l’arbre (technique de marqueterie).

Puis la pièce est motorisée. À chaque sculpture est associé un projecteur (à découpe). Celui-ci l’éclaire lorsqu’elle est active, puis s’éteint. Un dispositif de 10 enceintes est réparti autour de la salle. La profondeur immersive de l’œuvre sera donnée par sa mise en lumière et sa création sonore spatialisée. Cette installation de sculpture est rendue interactive par sa liaison aux données de la déforestation mondiale.

Un écran (en annexe de l’installation) exhibe un motif de pixels. Le lent défilement de l’image force le caractère contemplatif de celle-ci. Ce motif est en fait la transcription des données satellites de la déforestation au Brésil, Congo, Paraguay, etc… Chaque pixel de couleur est un arbre disparu au profit de la culture d’huile de palme, de soja… ou pour la valeur marchande de son bois. Un programme informatique analyse les données en temps réel, et transpose ces informations en animation.

« Entré en Résidence de création à la Maison de la Tour – le Cube en septembre 2019 à Valaurie, suite à une exposition pour le off de la Biennale d’Art Contemporain de Lyon en 2017/2018, je décide ici de produire une installation artistique immersive autour de l’idée de redonner vie à la forêt française. »

PARCOURS DE BENJAMIN JUST
Né en 1989 à Guilherand Grange, Benjamin Just vit et travaille à Lyon et à Toulon.
Après une formation en ébénisterie à l’Ecole Boulle, il est diplômé de l’Ecole Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg (HEAR) en 2015. Sa pratique artistique, à la fois piquante, poétique et sensible, naît de la dichotomie entre nature et culture. Son travail autour de l’idée de nature s’appuie sur des recherches scientifiques (biologistes, chercheurs) et des rencontres de terrains (ONF, bûcherons, paysagistes). Son travail, émergeant dans le paysage de l’Art Contemporain, est marqué par des résidences artistiques importantes : Australie en 2016 avec l’Ambassade de France, le Frac Alsace en 2017 et le CNRS-LMA à Marseille en 2022. Benjamin Just se fait reconnaitre par son travail singulier présenté lors de ses premières expositions personnelles. Des expositions au Musée d’Art Moderne et Contemporain de Strasbourg, Ministère de la culture, FRAC Alsace, Off de la Biennale d’Art Contemporain de Lyon font jalons et le font entrer dans la scène artistique de la jeune création. Ses œuvres, entre sculptures monumentales à la tronçonneuse, installations interactives, vidéos, photographies, sont empreintes d’une nature instrumentalisée par l’homme. La technique s’apparentant à un langage, Benjamin Just met en dialogue des savoir-faire et traditions ancestrales du travail du bois avec des technologies de pointe (scanner 3D, fraisage CNC, robotique, impression 3D, programmation). Cette hybridation devient alors le ciment de sa recherche.


Pierre Aimar
Mis en ligne le Dimanche 6 Octobre 2024 à 02:51 | Lu 84 fois
Pierre Aimar
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